Des clichés pornos et pédo-pornographiques ont été retrouvés dans les ordinateurs de Chérif Kouachi et d'Amedy Coulibaly. Que faisaient-ils là ?
Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de Paris, étaient-ils non seulement des terroristes mais également des détraqués sexuels ? Ou la présence de clichés pédopornographiques retrouvés par la police dans leurs ordinateurs respectifs en 2010 ne cachait-elle pas plutôt un système de messagerie "sécurisée", destinée à faire échapper leurs échanges aux surveillances des services de renseignement ?
En mai 2010, les domiciles des deux terroristes avaient en effet été perquisitionnés par les hommes de la Sous-Direction AntiTerroriste (SDAT), enquêtant sur la tentative d’évasion du terroriste algérien Smain Aït Ali Belkacem, alors détenu à la Centrale de Clairvaux.
Comme l’a déjà révélé "l’Obs", les policiers avaient noté la présence de cinq clichés pédopornographiques dans l’ordinateur portable de marque Acer appartenant à Amedy Coulibaly. En poursuivant leurs investigations techniques dans le disque dur de l’ordinateur Compaq de Chérif Kouachi, les enquêteurs avaient également détectés de nombreuses photos pornos classiques et 37 clichés montant des actes sexuels avec des enfants, que l’apprenti-terroriste avait voulu effacer, sans parvenir à masquer toutes les traces.
Des boîtes de messagerie discrètes
Ces découvertes incidentes n’avaient pas fait l’objet d’investigations plus poussées. Les deux terroristes n’avaient aucun passé de délinquance sexuelle à leur actif. Le juge d’instruction antiterroriste Thierry Fragnoli avait en effet considéré qu’elles n’avaient aucun rapport avec les faits de terrorisme dont il était chargé.
Or à la lumière du massacre de "Charlie Hebdo" et de la prise d’otage sanglante du magasin Hyper Casher, les enquêteurs se demandent aujourd’hui si les images pédopornographiques ne se sont pas retrouvées dans les disques durs de leurs ordinateurs en raison de leur navigation sur des sites internet adultes servant de boîte de messagerie discrète.
Selon une source proche des services de renseignement :
Il n’y a eu aucune vérifications spécifiques là-dessus à l’époque. Mais il y avait peut-être matière à creuser. Car on a déjà vu des apprentis-terroristes se parler sur des sites de jeux en ligne pour déjouer la surveillance de leurs mails et de leurs communications téléphoniques. On ne peut pas exclure que Kouachi et Coulibaly aient pu faire de même sur des sites pornos."
Aux Etats-Unis, la conspiration terroriste véhiculée via des sites de jeux en ligne ont été l’une des révélations de l’affaire Snowden, du nom de l'ex-agent de la CIA, actuellement réfugié à Moscou. Selon des documents qu’il avait rendus publics, l’agence NSA et son homologue britannique le GCHQ, collectent en effet des données dans le réseau de jeux en ligne, accessible sur abonnement, aux utilisateurs de la console Xbox de Microsoft reliée à Internet, car ils soupçonnent les réseaux terroristes de s’en servir comme boîte aux lettres.
Affaire classée
Selon nos informations, en 2010, le juge Fragnoli s’était contenté de transmettre un signalement au parquet de Paris. A charge pour le ministère public de décider de poursuites éventuelles, la détention d’images pornographiques mettant en scène des enfants étant prohibés par la loi.
Or, selon les informations du "Canard Enchaîné", le Parquet de Paris s’est contenté de transmettre les signalements au Parquet de Nanterre compétent pour des prévenus vivant dans le département des Hauts-de-Seine. Lequel avait rapidement classé l’affaire, sans même saisir un juge d’instruction.
Olivier Toscer
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/charlie-hebdo/20150114.OBS9988/info-obs-les-cliches-pedophiles-une-couverture-pour-coulibaly-et-kouachi.html
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